Un indien sur l'échiquier...

Lundi 15 octobre 2007

Le Révérend Henry Augustus Loveday envoya de Delhi à Howard Staunton (qui fut comme on sait l’un des plus grands joueurs de son temps) le problème ci-contre qui allait soulever un intérêt mondial et jouer un rôle capital dans le domaine stratégique de la composition moderne. Howard Staunton comprit l’originalité de cette oeuvre qu’il publia en 1845 dans sa célèbre revue "The Chess Player’s Chronicle" sous le titre : "Un problème indien". Quelques semaines plus tard, Charles Fournier de Saint-Amant son rival et l’un des derniers grands représentants du glorieux échiquier français de l’époque dorée — le reproduisit dans sa non moins fameuse revue "Le Palamède".

Références
  • Camil Seneca, introduction à l'art fascinant, le problème d'échecs, avant-propos de son ouvrage "150 problèmes d’échecs" paru en 1979, en vente dans toutes les bonnes brocantes,
  • Xavier Tartakover, chapitre XXXIII, les problèmes d’échecs, diagramme 123, appendice de son réputé "Bréviaire des échecs".

Mais on s'égare, les blancs jouent et font mat en trois coups.

1.Fh6-c1! b6-b5
seul coup, les noirs sont pat... 2.Td1-d2 Re4-f4 3.Td2-d4 mat

Je cite Camil Seneca

L’idée fondamentale de ce problème, dont la nouveauté heurta la perspicacité des meilleurs chercheurs de l’époque, comporte trois phases distinctes :
  • Un « mystérieux » coup de F qui franchit la case cruciale (case critique) d2.
  • L’interception provisoire du même F par la T afin de céder au R noir une case de fuite sinon celui-ci est pat.
  • Le mat par un échec double donné par la batterie T/F.
C’est le thème indien (ou Loveday) générateur de plusieurs autres thèmes très variés.


Impressionnat, non ? Pour les puristes, il faut remarquer que ce problème, composé avant que les règles artistiques soient clairement définies, ne respecte pas le principe d'économie.

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